Dans un essai thérapeutique randomisé, publié dans le Lancet le 22 mars dernier (voir pièce jointe), le groupe du Pr Pascal Joly (Clinique Dermatologique du CHU de Rouen et Inserm U1234), en collaboration avec de nombreuses équipes de dermatologie françaises, vient de démontrer l’action spectaculaire du Rituximab dans le pemphigus.

Le Pemphigus appartient aux maladies appelées dermatoses bulleuses et fait partie des maladies dites rares.

Cette maladie auto-immune cutanée bulleuse grave, qui touche 150 à 200 nouveaux cas par an en France, cause des lésions sous forme de bulles, de décollements de la peau et des muqueuses.

Elle est traditionnellement traitée par les corticoïdes, inconstamment efficaces et entraînant de lourds effets secondaires.

L’adjonction de Rituximab, un anticorps monoclonal anti-CD20 éliminant rapidement les lymphocytes B à l’origine de la production d’auto-anticorps pathogènes, vient de prouver son efficacité en entraînant la rémission chez 89% des patients (contre 34% pour les corticoïdes seuls) avec beaucoup moins d’effets secondaires.

Ce travail établit la Rituximab comme le traitement de première ligne du pemphigus et démontre qu’il est possible de guérir définitivement d’une maladie auto immune chronique en la traitant précocement.

Le Pr Pascal Joly poursuit ce travail clinique par une recherche translationnelle afin de mieux comprendre les mécanismes de cette remarquable efficacité et de déterminer pourquoi certains patients échappent néanmoins à ce traitement immunologique.